LUTTE CONTRE LES FAKE NEWS : UNE URGENCE POUR LE CAMEROUN APRÈS LES ÉLECTIONS
- Narcisse Mbarga
- il y a 3 jours
- 3 min de lecture
Par Brunleo Ninja
Au Cameroun, les élections sont un moment de tensions et de divisions. Mais un autre fléau a émergé : la propagation de fausses informations, ou “fake news”. Ce phénomène a déstabilisé le débat démocratique et mis en péril la confiance des citoyens dans le processus électoral. Avec l’essor des réseaux sociaux, la situation nécessite une réponse urgente des autorités camerounaises.

AVANT LES ÉLECTIONS : UNE BATAILLE DE RÉCITS
Avant les élections, des rumeurs sur des candidats, des partis et des mesures législatives ont été largement diffusées. Des photos et vidéos manipulées ont inondé les plateformes numériques, alimentant la polarisation et la méfiance. Des informations fausses ont même été prises pour vraies, manipulant ainsi les perceptions des électeurs. Les réseaux sociaux sont devenus un terrain fertile pour la désinformation, les acteurs politiques diffusant des fake news pour discréditer leurs adversaires. Ces actions ont gravement nuis à l’intégrité du débat public.
PENDANT LES ÉLECTIONS : MANIPULATIONS EN TEMPS RÉEL
Les fake news ont proliféré pendant les élections, notamment avec des accusations de fraude électorale et des résultats faux circulant sur les réseaux sociaux. Ces rumeurs, parfois sans fondement, ont été amplifiées par de faux comptes et des pages satiriques, semant le doute sur la transparence du processus électoral. Par exemple, une fausse déclaration de résultats par RFI a contribué à semer la discorde et à provoquer des tensions, parfois violentes, sur les réseaux sociaux.

APRÈS LES ÉLECTIONS : UNE GUERRE DES VERSIONS
Après les élections, les fake news ont continué de se propager, alimentées par des partis déçus par les résultats. Certains ont prétendu que des manipulations avaient eu lieu, ce qui a affecté la confiance du public dans les résultats. Ce phénomène menace la stabilité politique du pays et l’opinion publique sur les élections futures. Le CNC avait averti que la diffusion de résultats non officiels pourrait entraîner des sanctions.
UNE INTERPELLATION URGENTE DE L’ÉTAT
Le gouvernement doit prendre des mesures fermes pour contrer la désinformation. Des sanctions légales doivent être appliquées aux responsables de la diffusion de fausses informations. L’État doit collaborer avec les entreprises de technologie pour mettre en place des mécanismes de vérification plus efficaces. De plus, l’éducation à la citoyenneté numérique doit être renforcée pour aider les Camerounais à identifier les fake news.
CONCLUSION : UN COMBAT POUR LA VÉRITÉ
La lutte contre les fake news est essentielle pour garantir la démocratie, la paix et la prospérité du Cameroun. L’État doit agir pour rétablir la vérité, renforcer la régulation des contenus numériques et sanctionner ceux qui manipulent le peuple. L’inaction face aux fake news risquerait de nuire à la démocratie. C’est une responsabilité collective de défendre la vérité et de préserver la stabilité du pays.
J’appelle les acteurs du secteur numérique, journalistes et lanceurs d’alerte à faire preuve d’honnêteté intellectuelle et à œuvrer pour l’intérêt général des Camerounais, en privilégiant la cohésion sociale et le vivre-ensemble, plutôt que l’intérêt personnel ou la manipulation.
La loi sur la cybersécurité et la cybercriminalité (n°2010/012) et le code pénal (n°2016/007) répriment la diffusion d’informations fausses, avec des amendes et des peines de prison. L’article 78 de la loi de 2010 et les articles 113 et 240 du code pénal visent à préserver l’unité nationale, mais ces dispositions sont parfois utilisées pour réprimer des journalistes et des lanceurs d’alerte. L’État doit mettre de l’ordre dans ce secteur et encadrer ces acteurs de manière plus précise.




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